Les Brillants

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Les Brillants

L’idée de mêler polar et science-fiction, argument de vente de ce thriller, n’est pas tout à fait neuve : la Série noire, aujourd’hui septuagénaire, avait déjà accueilli Le Cerveau du nabab, de Curt Siodmak, et plusieurs romans d’Isaac Asimov, comme Les Cavernes d’acier, mettaient en scène un robot détective. Ces « brillants », eux, voguent sur la mode des superhéros et lorgnent à la fois du côté des X Men et de la série Heroes. Dans les années 1980, 1 % des enfants sont porteurs d’un don particulier. Mais, depuis que l’un d’entre eux a utilisé ce don pour couler la Bourse et créer un désastre économique, les brillants sont considérés comme dangereux et traqués par une agence spéciale pour être rééduqués.

Nick Cooper, membre de cette agence et surdoué lui-même, pourchasse un nommé John Smith, « bril­lant » considéré comme un terroriste et dont le but est de donner aux siens une place normale dans la société. Cooper va plonger dans leur monde et sentir vaciller ses convictions. Ce vacillement fait tout l’intérêt du roman, qui mêle une fable sur la différence à un thriller haletant. Premier d’une trilogie, il leste des thèmes à la mode d’une ambiguïté appréciable. Dans l’Amérique d’aujourd’hui, offrir au lecteur la possibilité de considérer le même homme comme un « terroriste » ou un « combattant de la liberté », selon le point de vue qu’il adopte, est plus subversif qu’il n’y paraît de prime abord… — Hubert Prolongeau

 

Brilliance, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sébastien Raizer Ed. Gallimard, coll. Série noire 512 p., 19,90 €.

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