L’embellie

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L’embellie

20,90 €
22 €

Roman (broché). Paru en 08/2012

L’embellie

Audur Ava Olafsdottir

C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande.

En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu’à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.

Il y a chez la grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s’y attachent, que l’on cède volontairement à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. Vrai bain de jouvence littéraire, ses romans ressemblent à la vie.
Après l’immense succès de Rosa candida, Auður Ava Ólafsdóttir nous offre l’Embellie, traduit pour la première fois en français.

Épreuves en forme de jeu de l’oie, incidents en tous genres souvent proches de la catastrophe, rencontres inopinées « dans les zones sombres et inhabitées » ne manquent pas de ponctuer ce circuit cahotant, à la limite parfois du naufrage, lequel est d’abord pour la narratrice une manière de voyage intérieur vers le cœur blessé de sa mémoire et une interrogation nourrie d’échos intimes sur l’apprentissage de la maternité. Cahin-caha, on découvre avec elle et son petit compagnon l’Islande profonde, sa nature ombrageuse et énigmatique livrées aux forces élémentaires, mais aussi, après Reykjavík, la capitale qui rassemble les deux tiers des habitants de l’Islande, tout un peuple épars dans sa vie quotidienne et ses coutumes, paysans, marins, farfadets masculins de passage. « La nature a beau être grandiose, constate-t-elle, les gens divorcent, se trompent mutuellement et gâchent leur vie ici comme ailleurs. »

Roman d’initiation s’il en fût, mais sans le moindre pathos à l’identité, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation de plus en plus cocasse, attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager dont les handicaps deviennent peu à peu presque des grâces à nos yeux. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre – on pourrait dire amoureuse – de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, sur fond de blessure originelle.

Les « Quarante-sept recettes de cuisine et une de tricot », en appendice du roman, viennent nous rappeler avec esprit l’exercice du ravissement : les lisant et en usant peut-être, l’effet de vraisemblance prend un tour complice et délicieusement amical, comme si nous étions de connivence avec les héros d’Auður Ava Ólafsdóttir, assez disposé à partir à notre tour en voyage sur l’île de cette femme.

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