L’écriture et la vie

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L’écriture et la vie

Elle ne voulait plus tricher. Certes, son écriture était propre, « enveloppante », mais elle manquait de chair et de réalité. Ses mots n’étaient que des coquilles vides. Alors, Laurence Tardieu s’est tue. Jusqu’au présent L’Ecriture et la vie, journal d’une quête.

En 2010, la romancière achève La Confusion des peines, un récit autobiographique sur la mort de sa mère et une lettre à son père, condamné à la prison pour corruption. Ce texte et sa publication, un an plus tard, ressemblent pour elle à une libération. Mais cela s’accompagne d’une peur de ne plus retrouver la nécessité d’écrire, sentiment qui est aujourd’hui au œur de ce livre d’affrontement et de révélation. Laurence Tardieu trouve en Annie Ernaux et en Charles Juliet, qui l’une et l’autre tiennent un journal et ont connu le doute, une forme de nourriture intellectuelle et esthétique, qui l’aide à comprendre qu’elle doit « rendre compte du réel, de son épaisseur, de sa complexité ». La forme du journal s’impose à elle. Et son éditeur régulier, Jean-Marc Roberts, peu avant de mourir, lui rédige une belle préface et trouve un titre – en référence à Jorge Semprun. Dans ce texte frontal, Laurence Tardieu ne distord pas ses phrases pour justifier le désert qu’elle traverse. Tout ce qu’elle exprime respire la douleur, l’impression de se cogner, d’approcher la folie ou la honte, avant d’apercevoir le bout du tunnel. Le lecteur est avec elle, et comprend ce qu’est la création, dans sa modestie comme dans son orgueil infini.

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