Le Vent dans la bouche

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Le Vent dans la bouche

« Je n’attends plus rien / Rien désormais ne m’appartient / Je n’ai gardé que d’vieilles histoires / Au fond de ma mémoire. / J’n’attends plus rien / Errant dans la vie comme un chien / Sans un ami qui me console… » Avec ses chansons noires pour filles perdues, Fréhel (1891-1951) fut une étoile saignante du grand répertoire réaliste de l’entre-deux-guerre. Morte dans la misère, se remit-elle jamais de ses amours sauvages avec Maurice Chevalier qui la quitta pour Mistinguett ? Quasi possédée par sa voix, devenue écrivaine ventriloque, la comédienne Violaine Schwartz fait resurgir ici de tous les désespoirs, de toutes les brumes d’alcool ou de cocaïne, l’amoureuse tragique aux passions indécentes. Favorite de la grande-duchesse Anastasia et de la reine Marie de Roumanie, Fréhel finira pocharde, brisée par ses démons, ses angoisses du fond de l’enfance. On ne sait plus parfois, dans ce lancinant récit mélopée, qui est qui ; qui même écrit… La narratrice-adoratrice, qui rêve de rapatrier les cendres de la chanteuse au cimetière de Montmartre, au cœur de ce Pigalle qu’elle a tant hanté ? Fréhel, elle-même, égrillard et violent fantôme ? Transsubstantiation ? Le long lamento résonne comme une rengaine triste. Entêtante. « J’ai le cafard, j’ai le cafard / Je le sens qui me perce / Comme un poignard. / La cervelle de part en part. »

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