Le Roman de Louise

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Le Roman de Louise

Victor Hugo ne cessa de la célébrer ; lui, l’immense poète proche du peuple que l’égérie de la Commune, la rebelle Vierge rouge, avait vénéré dès l’enfance. Dans le château de Haute-Marne où son grand-père (à moins que ce ne fût son père) l’avait recueillie, Louise, la jeune bâtarde curieuse de tout, s’était tôt passionnée pour l’auteur de La Légende des siècles. C’est justement une biographie en forme de légende que lui consacre le conteur Henri Gougaud. Ne pas compter sur les détails historiques. Ici s’écoule le fleuve tumultueux d’une vie ; un poème épique furieux aux accents de chanson réaliste. De l’insurrection de Paris, en mars 1871, jusqu’à la mort de l’institutrice anarchiste, en janvier 1905, à 75 ans.

D’exil en emprisonnements, la « madone des pauvres », comme la nomme Gougaud, poétesse acharnée, dramaturge excentrique, musicienne enfiévrée, et peintre, et sculptrice, se sera usée à lutter contre le pouvoir, à croire en un monde juste fondé sur le désir de savoir, de créer, de vivre en bonne entente. Féministe méprisant le monde des hommes, n’ambitionnant jamais leur réussite, la fière, l’austère Louise Michel pardonne à qui tente de l’assassiner et pousse aux attentats. Fascinée par la mort, un peu folle, n’aimant que sa mère et un héroïque insurgé qui ne l’aime pas, la voilà héroïne de tragédie. La tragédie vraie de notre invraisemblable temps… — Fabienne Pascaud

 

Ed. Albin Michel 248 p., 18 €.

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