Le Retour

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Le Retour

Le « retour » dont il s’agit ici est celui des Portugais obligés de quitter l’Angola après que la révolution des Œillets du 25 avril 1974 eut mis fin à l’envoi des troupes qui y menaient une guerre ­depuis le début des années 1960. Rui, l’adolescent qui parle dans le roman, arrive à Estoril, près de Lisbonne, avec sa soeur et sa mère. Le Portugal, c’est la « métropole », un pays dont les rapatriés ne connaissent guère les modes de vie et qui ne les accueille pas à bras ouverts.

C’est une « période agitée », s’entendent-ils simplement répondre, quand ils demandent pourquoi on les tient ainsi à distance. Pris en charge par l’Institut d’aide au rapatriement, logé avec sa mère et sa sœur dans un hôtel « 5 étoiles », regroupé au fond de la classe avec les autres enfants venus des colonies, Rui a des vêtements trop larges, souffre du froid, sèche les cours et observe les filles du continent. Il entend les adultes vomir le gouvernement de gauche, qui a vendu l’Angola, s’inquiéter de la situation politique, et il se révolte contre le sort qui lui est réservé, lui, le petit rapatrié, qui, par provocation, répond en kimbundu, la langue angolaise…

Nourri sans doute d’éléments autobiographiques – née en 1964 au Portugal, Dulce Maria Cardoso a grandi en Angola –, Le Retour est un beau roman sur une page récente de l’histoire du Portugal et sur le sort des rapatriés qui ont dû tout abandonner derrière eux. Demeurant longtemps incapables d’imaginer qu’ils pourraient avoir une vie nouvelle, dans un pays nouveau.

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