Le réel n’a pas eu lieu. Le principe de Don Quichotte

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Le réel n’a pas eu lieu. Le principe de Don Quichotte

Au fil de sa Contre-histoire de la philo­sophie, il fut conduit, parfois pour le meilleur, à redonner vie à des auteurs oubliés, et souvent pour le pire, à s’attaquer à des mythes, leur distribuant bons et mauvais points – détester Freud ou adorer Camus… Michel Onfray récidive avec une « contre-histoire de la littérature ». Don Quichotte inaugure la série (suivront Les 120 Journées de Sodome, La Divine Comédie, Gargantua, Faust, Le Procès) et le résultat s’avère plutôt convaincant. Pourquoi ? Justement parce que, grâce à l’épaisseur de ce personnage de fiction, il échappe à sa tendance au manichéisme simpliste. L’auteur ne parvient pas à étiqueter ce héros qui prend ses désirs pour la réalité, des moulins à vent pour des géants : s’il en fait plutôt un idéaliste platoni­cien (qu’Onfray, le matérialiste, devrait en toute logique haïr…), contre Sancho Pança, l’homme du réel (d’un « réel cruel, parce que cru – au sens : non cuit par le vinaigre de l’idéal »), il révèle aussi avoir un faible, une « sympathie compassionnelle », pour ce personnage « sans cesse moqué, ridiculisé », qui échoue « dans tout ce qu’il entreprend ». Onfray voit surtout en Don Quichotte l’homme de la dénégation, pour qui « le réel n’a pas eu lieu ». On y découvre en creux l’archétype du lecteur : « ce qu’il croit devient vrai et le vrai devient une fiction ». Lire ou quand « croire suffit pour voir ».

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