Le quinconce

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Le quinconce

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Roman (poche). Paru en 08/2010

Le quinconce

Charles Palliser

A la fin de La Clé introuvable, John, déguisé en domestique pour approcher l’intimité des abominables Mompesson, avait eu le sentiment d’élucider le crime commis jadis, la fameuse nuit que ses parents avaient passée ensemble, à l’auberge : la seule nuit d’amour de leur triste existence… celle où il avait été conçu ! Il se rend compte à présent que ce crime était la suite obligée d’un autre meurtre – dont l’ombre sinistre plane encore sur son destin. Avec lui, désormais, nous allons de découverte en découverte, mais ce qui nous est révélé est parfois si inquiétant qu’on eût peut-être préféré rester quelques pages de plus dans l’ignorance. Car la mise en lumière de la vérité est toujours une opération douloureuse, et qui expose parfois à des dangers imprévus. John l’apprend à ses dépens, qui échappe à une tentative d’assassinat perpétrée par un vieillard en qui il est obligé de reconnaître son (chut ! …), et constate peu après qu’il a été trahi par l’homme en qui il avait placé toute sa confiance. Le dénouement approche, que le lecteur devine sinistre, malgré la promesse de lendemains éclairés par une autre lumière… Et c’est tout le récit qui, dans ces derniers instants, prend un relief nouveau, maints épisodes oubliés revenant à la mémoire de John – et à la nôtre. Ainsi qu’il est d’usage dans la vie des hommes, et dans l’histoire des sociétés qui est la somme de leurs existences : passé et présent s’enchevêtrent en une trame dont le dessin n’apparaît bien souvent que sur le tard. Trop tard en tout cas pour que notre liberté soit autre chose qu’un pathétique compromis entre la violence suscitée par les hommes et le hasard aveugle généreusement offert par le ciel sous le nom de providence. Mais pour l’heureux lecteur, égal des dieux en l’occurence, ce “trop tard” n’a pas lieu d’être. Dessillé en même temps que John, il a sur lui l’avantage de pouvoir à volonté revivre ce destin dont il n’a peut être pas saisi, à première lecture, tous les mécanismes subtils. Un abondant “courier des lecteurs” a ainsi appris à Charles Palliser qu’une grande partie de ceux qui venaient d’achever son livre ne pouvaient pas s’empêcher de le reprendre au début pour un nouveau voyage qui s’avérait presque toujours fort différent du premier. Que les âmes en peine qui se désolent d’arriver bientôt à la fin du Quinconce se rassurent : elles ont entre les mains l’un de ces livres, rares, que la lecture même n’épuise pas.Cinquième et dernier volume du Quinconce : celui où le lecteur sait qu’on lui dira tout. Enfin, presque tout : car le rusé Palliser a pris trop de plaisir, chemin faisant, à semer des pièges au moindre tournant de la route, pour ne pas torturer notre impatience jusqu’à la dernière page … et peut être au-delà.

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