Le Port des marins perdus

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Le Port des marins perdus

Angleterre, période napoléonienne. Mais qui est donc Abel, ce jeune homme repêché inconscient près des côtes du Siam ? Recueilli à bord d’un navire marchand qui fait route vers ­Albion, le jouvenceau n’a plus aucun souvenir de sa vie d’avant mais présente d’étonnantes aptitudes à la navigation. Son amnésie et ses talents lui valent bientôt l’hostilité des hommes d’équipage. Et il s’en faudra de peu qu’il ne soit rendu à la mer… Contrairement aux apparences, Le Port des marins perdus est moins un récit d’aventures maritimes qu’un conte fantastique, une histoire nimbée d’introspection et de mystère puisée au coeur de l’imaginaire britannique. Ecrit et dessiné par Teresa Radice et Stefano Turconi, un couple d’Italiens à la ville comme sur le papier, cet « opéra graphique » autoproclamé met à l’honneur les grands poètes ­anglais du début du XIXe siècle. De larges extraits des oeuvres de Byron, Wordsworth ou Blake rythment l’histoire et, plus étonnant encore, s’y ­fondent si parfaitement qu’ils en deviennent des éléments narratifs. Une architecture inhabituelle à laquelle La Complainte du vieux marin, le chef-d’oeuvre glaçant et hypnotique de ­Samuel Taylor Coleridge, sert de poutre maîtresse. Une oeuvre au crayon, forte et délicate comme les rêves. — S.J.

 

Il Porto proibito, éd. Treize étrange, 310 p., 22 €.

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