Le Ghetto de Wilno

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Le Ghetto de Wilno

« Quand j’ai allumé la radio le 22 juin, un hurlement hystérique en allemand m’a sauté au visage comme un noeud de vipères. » Le témoignage sur le ghetto de Wilno que le poète Avrom Sutzkever (1913-2010) écrivit après la guerre, à Moscou, s’ouvre au début de l’invasion de la Lituanie par la Wehrmacht, en juin 1941. Sutzkever a alors 28 ans, a déjà publié en Pologne et à New York, et s’est fait remarquer par la critique. Dans ce récit, écrit dans l’urgence, il rapporte tout ce qu’il peut. Ce qu’il a vécu et ce qu’on lui a raconté. Sa langue décrit sans jamais s’appesantir, mais ses mots transpercent d’autant plus qu’ils semblent sans affect. Du quotidien martyrisé aux massacres, des actions de résistance aux déportations, le récit avance avec force, restituant la parole des disparus et fustigeant les bourreaux — comme Sutzkever l’a fait en témoignant au procès de Nuremberg, en février 1946. A l’origine de ce texte, il y a la demande des écrivains russes Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman, qui constituaient leur Livre noir, collecte de récits et documents sur les crimes nazis commis en URSS occupée. A cette oeuvre en prose répond l’oeuvre poétique d’Avrom Sutzkever, mort en Israël il y a trois ans, elle aussi hantée par l’anéantissement, l’abîme où son monde a été englouti.

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