Le Fleuve guillotine

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Le Fleuve guillotine

C’est un roman tout de cuir et de passementerie colorée ; les uniformes qu’endossent les multiples personnages peuvent changer au gré des événements, se tacher de sang bien souvent ou, plus rarement, traduire les idées pour lesquelles ils les portent. A Lyon, ville accusée de rébellion par la Convention révolutionnaire, se retrouvent côte à côte, ou face à face, des hommes qui se connaissent, s’estiment ou se haïssent. Louis XVI a été décapité, mais la guerre civile ravage encore les familles et les populations. La ville de Lyon, dont le fleuve charrie les cadavres, est le théâtre de toutes les violences, et les rumeurs vont bon train, colportant des nouvelles des troupes menées par des princes ou des bouleversements survenus à Paris. Louis du Torbeil, soldat revenu des Amériques, Jean de Pierrebelle, des oratoriens fidèles au roi, des prêtres réfractaires, des Jacobins furieux, des indécis qui s’enrôlent pour des tueries aventureuses : le roman d’Antoine de Meaux dresse la fresque sanglante dont la ville de Lyon fut actrice et victime au cours de ces années turbulentes. Les maîtres d’hier deviennent suspects, les foules s’enhardissent à mutiler les corps et les charrettes conduisent les condamnés vers la guillotine qui, quand elle ne se bloque pas, tranche les têtes d’un coup. Dans la fumée des bombardements qui détruisent les maisons, les silhouettes se terrent, prennent les armes, sont assourdies par le son du canon ou celui, plus audible mais tout aussi effrayant, que font les clés des geôliers. Un roman-fleuve, précis et emporté par la passion du récit. — Gilles Heuré

 

Ed. Phébus, 464 p., 23 €.

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