Le Fils

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Le Fils

Laissant de côté l’inspecteur Harry Hole, son héros démesuré, le Norvégien Jo Nesbø n’abandonne pas pour autant les bas-fonds d’Oslo et les personnages flirtant avec un monde parallèle et foncièrement noir.

Sonny est un jeune héroïnomane enfermé dans une prison modèle. Reclus et silencieux, il s’injecte ses doses quotidiennes en échange de faux aveux, endossant des crimes qu’il n’a pas commis pour expier le suicide de son père, un flic corrompu. Derrière ses barreaux chimiques, il n’est qu’une silhouette se nourrissant des péchés du monde, une figure chamanique rongée par la poudre. Lorsqu’il apprend que ce père détesté a été assassiné et que son image de ripou n’était qu’une façade, Sonny s’évade pour faire payer les coupables.

Les personnages de Nesbø ne sont que des ombres dans ce roman crépusculaire. Des murs d’une cellule aux rues de la ville, les hommes avancent dans une société marquée par le crime et la corruption. Sonny n’a rien d’un bon garçon. Le flic qui le suit et le protège n’est pas non plus un saint homme, car l’auteur ne croit plus aux frontières définies entre le bien et le mal. Dans ce thriller plein de colère et de démons, le romancier dresse un tableau de la Norvège où les humains en détresse deviennent soit des zombies, soit des croisés lourdement armés. Mais comme Jo Nesbø a un fond sentimental, il finit, après un nombre conséquent de rebondissements, de personnages secondaires et de crimes sanglants, par tricoter une morale à son histoire. Ou, pour le moins, allumer une bougie au bout du tunnel. — Christine Ferniot

 

Pour Noël, une version cartonnée et illustrée du Bonhomme de neige paraît au même moment chez Folio policier (9,90 €.)

 

Sønnen, traduit du norvégien par Hélène Hervieu, éd. Gallimard, coll. Série noire, 528 p., 21 €.

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