En dépit de sa réussite, Eszter est demeurée l’adolescente farouche qui en voulait au monde entier. Elle ne peut guérir de son enfance, de ses parents pauvres et honnêtes, et surtout d’Angela, cette voisine parfaite dont la vie lui faisait envie. Elle a cru se venger de cette pimbêche, mais Angela réapparaît des années plus tard, mariée à l’homme qu’aime Eszter – la tragédie n’en finira donc pas… Il y a de la haine dans ce livre, une jalousie farouche qui glisse vers la folie. Magda Szabó (1917-2007), la romancière hongroise consacrée par La Porte (prix Femina étranger 2003), distille ces sentiments empoisonnés dans un monologue splendide, qui dit aussi la solitude d’une femme monstrueuse, que seule la mort peut apaiser.
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