Le Divan de Staline

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Le Divan de Staline

Automne 1950 : Staline est dans sa datcha, en Géorgie. Un petit palais où pullulent soldats et officiers, à l’affût des faits et gestes du généralissime. C’est que Staline est inaccessible : il fume la pipe dans son fauteuil, paupières closes, parle de la vérité bolchevique et semble jouir de la crainte qu’il inspire à ses interlocuteurs. Personne ne sait ni n’ose deviner ce à quoi il pense – car personne n’est Staline. Ce que disent les généraux de la situation internationale semble ne l’intéresser que de loin. Solitaire, il écoute Verdi ou se fait lire Pouchkine par Lidia Semionova, sa maîtresse, qui doit aussi jouer à la psychanalyste. Freud, ce « grand charlatan viennois », l’intrigue.

A tel point qu’il veut le même divan, avec des coussins de la même couleur. Certes, tout cela n’est qu’individualisme « pourri », et Freud n’est qu’un « obsédé », un « fouille-merde », pur produit de la culture capitaliste décadente. Mais que faire d’autre, quand on est chef suprême et craint de tous, que jouer à l’analysé, en racontant des rêves réels ou inventés ? Quant à l’artiste Danilov, qui doit lui exposer le projet de son œuvre monumentale en l’honneur du Nouveau Monde soviétique, Staline joue avec lui, comme un chat avec une souris… Avec ce Divan de Staline, Jean-Daniel Baltassat signe un roman sur le mensonge et le temps suspendu. Sur un régime tenu d’une main de fer par un bourreau qui jardine en songeant au pouvoir, à ses moyens et à ses fins.

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