 19,95 € Roman (broché). Paru en 08/2011 | Le désert et sa semence Jorge Biza Baron Journaliste, critique d’art, professeur d’université, correcteur, nègre littéraire et traducteur, Jorge Barón Biza (1942-2001) n’a publié qu’un seul roman, mais ce dernier a influencé plusieurs générations d’écrivains argentins. « Dans les instants qui suivirent l’agression, Eligia était encore rose et symétrique, mais de minute en minute une convulsion agita les lignes des muscles de son visage, assez douces jusque-là, malgré ses quarante-sept ans et l’insolente rhinoplastie juvénile qui lui avait retroussé et raccourci le nez. Ce léger raccourcissement volontaire, qui trois décennies durant avait conféré un faux air d’audace à son caractère entêté, devint peu à peu le symbole de la résistance aux grandes transformations progressivement opérées par l’acide. Les lèvres, les rides des yeux et le contour des joues se transformaient à un rythme étranger à toute fonction : une courbe apparaissait là où il n’y en avait jamais eu, et correspondait à la disparition d’une ligne qui jusqu’alors avait constitué un trait particulier de son identité. » Parce que le père de l’écrivain, Raúl Barón Biza, a vitriolé sa mère sous ses yeux lorsqu’il avait une vingtaine d’années, Jorge Barón Biza revient sur l’expérience d’une vie passée à assister la victime. Ce qui fait l’unité de cette fiction largement autobiographique, c’est le souci constant de Jorge Barón Biza de penser et de repenser à la fois son temps et sa vie passée. Sa réflexion se pose sur le présent, sur le passé, sur l’incertitude de l’avenir, et les éclaire d’une lumière impitoyable, nuancée par la perspicacité d’un esprit toujours aux aguets. Jorge Barón Biza laisse entrevoir, avec retenue, les replis de son âme secrète et sensible. Son regard ambigu introduit au cœur de l’œuvre une tension féconde qui lui donne une étrange modernité. |
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