Le Colonel et l’Appât 455

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Le Colonel et l’Appât 455

Roman d’amour absolu ou roman politique ? Histoire de passion ou de dictature ? L’Iranienne Fariba Hachtroudi enchevêtre si habilement les effroya­bles violences – qu’elle nous conte en Shéhérazade de l’épouvante – qu’on ne sait plus ce qui noue vraiment son récit. L’oppression du pouvoir ou celle du cœur ? Des années après la tragédie qu’ils ont l’un et l’autre vécue, l’ancien patron des renseignements généraux d’une barbare République théologique (l’Iran ?) et « l’appât 455 », ex-détenue qu’il a fait torturer, se rencontrent par hasard. Pour l’amour de l’épouse qu’il vénère – grande scientifique humaniste –, l’ex-bourreau a déserté son poste et s’est exilé ; sa victime d’hier est devenue traductrice dans un centre de demandeurs d’asile politique où il quémande des papiers.

Et de flash-back en flash-back, de coup de théâtre en coup de théâtre, on découvrira, dans l’alternance des monologues de l’homme et de la femme, que la vérité n’est pas où l’on croit, ni les bourreaux où on les imagine. Deux voix s’affrontent, deux héros à la démesure tragique qui se sont sacrifiés pour l’amour éperdu d’un autre. D’un amour qui repousse toute limite, physique, mentale, spirituelle. Mais ils ont échoué. Le totalitarisme, aussi fortement que la tyrannie amoureuse, aura laminé ces fous de transcendance. S’il n’échappe pas à quelques artifices, le roman est bouleversant, écrit rageusement, douloureusement. Comme une espèce d’opéra désespéré.

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