Le célibataire

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Le célibataire

Pauvre orpheline ou vieille fille en difficulté, les héroïnes de Stella Gibbons (1902-1989) n’en gardent pas moins toutes leurs chances dans la vie — c’est qu’elles sont débrouillardes et volontaires, voire têtues. Ces deux romans de la grande dame anglaise ont en commun le goût de la fronde et des renversements de situation. Le Célibataire (1944) se déroule entre Londres et le comté de Hertfordshire, pendant la Seconde Guerre mondiale. Miss Fielding, son frère et sa cousine ont rejoint leur maison de Sunglades pour échapper aux bombes, mais ils sont obligés d’accueillir des ­réfugiés qui vont bouleverser leur vie paisible. Le Célibataire se plaît à découdre les certitudes bourgeoises et leurs petites médiocrités. On retrouve la même impertinence dans La Ferme de cousine Judith (1932), grâce au personnage de Flora, jolie Londonienne sans le sou qui doit se replier à la campagne chez des cousins éloignés. Entre la petite princesse ruinée de la bonne société et la famille paysanne, c’est le choc des cultures… Stella Gibbons se délecte à évoquer les conflits sociaux et sentimentaux. La comparaison avec Jane Austen n’est pas hasardeuse, car ses portraits caustiques de la société anglaise sont d’une perfidie exemplaire. — Christine Ferniot

 

The Bachelor, traduit de l’anglais par Philippe Giraudon, éd. Héloïse d’Ormesson, 560 p., 24 €.

 

Cold Comfort Farm, traduit de l’anglais par Iris Castella et Marie-Thérèse Baudron, éd. Belfond/Vintage, 352 p., 15 €.

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