L’Attrait du téléphone

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L’Attrait du téléphone

A Cannes, comme dans toutes les salles de cinéma, il arrive que des portables inopportuns sonnent dans les sacs. Mais combien de téléphones retentiront dans les films eux-mêmes ? Christian Marclay, dans son oeuvre visuelle Telephones (1995), s’est emparé avec grâce de toutes ces sonneries cinéphiles, menaçantes, attendues, vecteur de la dramaturgie et des émotions (surprise, colère, désir, etc.). Egalement convaincus de la « cinégénie » profonde de cet objet du quotidien, Emmanuelle André et Dork Zabunyan lui consacrent aujourd’hui un petit essai stimulant, L’Attrait du téléphone. Si, dans la réalité, le principe du téléphone permet d’entendre un interlocuteur que l’on ne peut pas voir, il en va autrement pour le spectateur de cinéma : le septième art fait ses délices de la disjonction entre l’ouïe et la vue propre à la conversation téléphonique. Grâce à lui, ce sont « le son et l’image, le visible et l’invisible, l’audible et l’inaudible, le lu et le voir » qui entrent en relation, pour s’opposer ou se compléter : « C’est pourquoi les types de montage (alterné, parallèle, simultané dès lors que l’écran est divisé, etc.) entretiennent un rapport si étroit à l’échange entre deux locuteurs qui se parlent au téléphone. » De l’usage dramatique des SMS dans Be with me (2005), d’Eric Khoo, ou Les Infiltrés (2006), de Martin Scorsese, à l’incessante sonnerie qui rythme Les Hommes du Président (1976), d’Alan J. Pakula, un voyage réflexif dans les ondes du cinéma.

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