La Vision partielle. Écrits sur le cinéma

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La Vision partielle. Écrits sur le cinéma

Venu au scénario et à la réalisation via la critique (après des études de philosophie), comme le veut une certaine tradition des Cahiers du cinéma, Pascal Bonitzer a toujours été hanté, dans ses écrits et ses films, par le hors-champ. En témoigne ce nouveau recueil de textes, La Vision partielle. « Ce qui fascine ou séduit dans un film, on le sait, est autant dans ce qu’il ne montre pas que dans ce qu’il montre », synthétise en introduction Bonitzer. En plein tournant maoïste de la revue, il développait déjà en 1971 : « L’image cinématographique est hantée par ce qui ne s’y trouve pas ». Puis en 1979 : « L’espace off, le champ aveugle, c’est tout ce qui grouille au-dehors ou sous la surface des choses, comme le requin des Dents de la mer. Si le requin était tout le temps sur l’écran, ce serait très vite un animal domestique ; ce qui fait peur, c’est qu’il ne soit pas là. Le point d’horreur, c’est dans le champ aveugle qu’il réside. »

Le suspense, et l’érotisme aussi. Le cinéaste rappelle que ses deux grands chocs cinéphiliques furent La Dame de Shanghai, d’Orson Welles, et A bout de souffle, de Jean-Luc Godard. Mais ici, ce sont plutôt deux autres monuments, l’Italien Federico Fel­lini et le ­Japonais Nagisa Oshima, qui sont à l’honneur. On et off. — J.Ce.

 

Ed. Capricci, 288 p., 20 €.

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