La Planète des hommes

Ajouter un commentaire

La Planète des hommes

Vous vous souvenez de Bartleby, ce héros imaginé par le romancier américain Herman Melville, qui passe ses journées à dire : « I would prefer not to », « je préférerais ne pas » ? Aux yeux du sociologue Gérald Bronner, ce personnage de fiction incarne le défaut majeur de notre époque : sa « prudence vénéneuse », le fait de préférer la « sécurité » aux « dangers d’un futur possiblement affecté par nos actions ». Pour faire sauter les verrous de cette méfiance précautionneuse qui nous paralyse, le sociologue veut « réenchanter le risque ». Dans sa ligne de mire, le philosophe allemand Hans ­Jonas (1903-1993), auteur en 1979 du Principe responsabilité, l’une des sources du principe de précaution, ­selon lequel l’homme doit, en cas de doute, toujours envisager le pire : « l’avertissement de la peur […] peut nous conduire à la raison », selon Jonas.

Ce règne de la peur, terreur d’une apocalypse provoquée par l’être humain et son activité technologique, est le grand scénario de notre temps qui se délecte à toujours imaginer le pire : « Certains de nos contemporains paraissent subjugués par un horizon mortifère, craignant le contenu de leur assiette, l’air qu’ils respirent, ayant le sentiment de vivre dans un environnement empoisonné », écrit Bronner. Visant une certaine tendance radicale de l’écologie, l’auteur utilise même le terme d’« anthropophobie », une haine de l’homme inversement proportionnelle à l’exaltation de la Terre. Or, ne serions-nous pas humains avant d’être terriens ? Un autre scénario qui pourra un jour devenir réalité, à en croire certains astrophysiciens, convaincus que l’avenir de l’espèce humaine se jouera dans l’espace…

Commandez le livre La Planète des hommes

Laisser une réponse