La femme du métro

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La femme du métro

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Roman (broché). Paru en 05/2010

La femme du métro

Menis Koumandareas

Fin d’hiver dans l’Athènes des années 70. Une femme mariée de quarante ans et un étudiant de vingt ans se retrouvent tous les soirs dans le même métro. Brève rencontre, amour impossible.
Une histoire toute simple en apparence, racontée par l’un des grands romanciers grecs, Mènis Koumandarèas, qui déploie là ses thèmes de toujours : beauté de la jeunesse, hantise
du vieillissement, vies gâchées, mélancolie, amertume.
Un écrivain au sommet de son art et un portrait de femme inoubliable.

« Madame Koùla rougit soudain. Elle faillit répondre, se ravisa, baissa les yeux. Excusez-moi, la devança-t-il, je vous ai choquée ? Cela vous ennuie que je vous tutoie ? Ses yeux brillaient, il regardait ses lèvres. Non, dit Koùla sans lever les yeux, je n’avais même pas remarqué… Les filles de mon âge ne m’intéressent pas, avoua-t-il avec chaleur, elles m’ennuient ; avec vous j’ai l’impression que j’ai un tas de choses à dire, et plus encore à apprendre ; j’aime être avec vous, je ne sais pas si c’est réciproque. Koùla gardait les yeux baissés. Ses doigts tortillaient la bandoulière de son sac. Elle le tenait comme si c’était son dernier rempart. Eh bien, Koùla, dit-il — pour la première fois il l’appelait par son prénom —, quand veux-tu qu’on sorte ensemble ? Vraiment ? Elle releva la tête, éberluée, quand voudrais-tu ? Pourquoi pas ce soir ? dit-il, pris d’un fol espoir. Non, pas ce soir, le rabroua-t-elle sévèrement, un autre jour. Alors demain, après-demain, dit-il vivement, dès que possible. Ses yeux avaient la fièvre, et ses lèvres, remarqua-t-elle, étaient humides. Elle compta les jours sur ses doigts. Après-demain, dit-elle timidement. Après-demain, approuva-t-il. En amis, dit-elle encore sévèrement. En amis, reprit-il comme un petit garçon. Le métro arrivait à Nèa Ionìa. Bonsoir, Koùla. Bonsoir, Mìmis. »

Mènis Koumandarèas, né en 1931, est considéré comme l’un des meilleurs prosateurs grecs vivants. Il est également l’auteur de sept romans (La Verrerie, Le Beau Capitaine notamment), cinq recueils de nouvelles et deux volumes d’essais. Il a entre autres traduit McCullers et Fitzgerald, et reçu deux fois le Prix d’État pour le roman.

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