La Crue de juillet

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La Crue de juillet

Mais où est-on ? Dans quel pays, ravagé par une pluie diluvienne ? Et qui sont ces gens, sans âge, sans occupation précise ? Quelle langue parlent-ils ? Ces questions qui ne cessent d’assaillir le lecteur font le prix de ce roman plein de fausses pistes et d’impasses, de rendez-vous manqués et de tragédies imprévues. Les terrasses ombragées rappellent l’Italie, et le pont éventré sur le fleuve, l’Amazonie ou la Birmanie. Mais on entend parfois des Tchétchènes, et des Allemands… Et les parcs de la ville ressemblent à ceux des anciennes républiques d’Union soviétique. Les êtres rencontrés, sulfureux, fuyants, solitaires, ont quant à eux une obstination très durassienne. Alors, peut-être erre-t-on simplement dans un rêve littéraire, parmi des fantômes imaginaires… Thérèse elle-même le sait-elle ? Parachutée sur cette terre étrangère pour interviewer un vieux peintre dont elle ne connaît rien, la jeune femme marche à tâtons, dans une nuit constellée d’espoirs. Tous ses interlocuteurs prévus sont aux abonnés absents, alors il lui faut s’en remettre au présent, au hasard, écrire sa propre vie. Pour avancer, elle s’agrippe aux signes qui apparaissent dans le brouillard du voyage, comme des mains tendues pour la sauver de la noyade. Très réaliste dans la description de l’environnement, féerique et lucide dans l’évocation des émotions, Hélène Lenoir observe la folie géographique, miroir de la folie humaine. Elle joue à merveille des arythmies de tout périple, fuite vers soi-même, fuite vers les autres, et signe un lied enchanteur sur les joies de la perdition.

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