La Confession de la lionne

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La Confession de la lionne

Biologiste dans une réserve naturelle du Mozambique, et par ailleurs grand écrivain du réalisme féerique (si vous ne connaissez pas son chef-d’oeuvre, L’Accordeur de silences, la lecture est toute choisie pour l’été), Mia Couto a commencé à écrire ce livre sous la tente où il s’était réfugié, tremblant de peur, pour échapper au lion qui venait de tuer un de ses collègues. C’est donc un roman de secours, une bouée littéraire à laquelle il s’est accroché, condensant dans l’urgence toutes ses obsessions et observations d’écrivain blanc, issu de migrants portugais, engagé aux côtés des indépendantistes depuis le plus jeune âge et pétri de culture africaine. En alternant la voix d’un chasseur de lions, terrifié par sa mission, et celle d’une jeune femme hallucinée dont la soeur est morte sous les crocs d’une lionne, Mia Couto signe une partition électrique et envoûtante, sur la difficulté d’être en prise sur le monde. Ses personnages ont l’art de se retrancher dans leur univers intérieur, pour se laisser ballotter par des pensées libres et folles, dans une nature toujours triomphale, réduisant les êtres à des grains de sable qui crissent et s’évanouissent. Comme toujours, chez cet auteur nourri par la magie de l’enfance, briseuse de frontières et ancrée dans le présent, le silence est d’or, jusque dans l’écriture, chantante et soudain recueillie. — Marine Landrot

 

A confissão da leoa, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, éd. Métailié, 234 p., 18 €.

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