La Cattiva

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La Cattiva

Ce pourrait être une héroïne du théâtre de Musset. Ou des films de Rohmer. Ou de Christophe Honoré. La Marianne Renoir de Lise Charles — surnommée « la cattiva », « la méchante » — est une jeune femme (21 ans) si frémissante, si insupportable et attachante qu’elle évoque sous toutes ses séductions et contradictions bien des personnages de la littérature. Des capricieuses tourmentées de Madame de La Fayette ou de Stendhal aux solitaires ébréchées de Virginia Woolf. C’est que la romancière de 25 ans, ultra douée et dotée de tous les diplômes possibles, manie allusions et clins d’oeil comme sans y penser. Mais l’érudition (plus ou moins cachée) n’est pas l’unique plaisir de ce fascinant et délicat premier roman. On y voit un couple se défaire et se refaire pour se redéfaire sous le ciel aristocratique de Ferrare. Sauf qu’à la banalité apparente de l’intrigue Lise Charles mêle admirablement les exaspérations, nervosités, frilosités et détresses non dites et non avouées des sentiments amoureux. Mais est-ce d’amour ou de désir d’amour qu’il s’agit entre ces deux egos tourmentés — Marianne et Pierre — qui se piquent eux aussi d’écriture, de poésie et se regardent souffrir ? Roman dans le roman, jeux de miroir : Lise Charles est déjà virtuose et nous enferme délicieusement dans son étrange et étouffant château de Ferrare.

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