La Beauté du diable

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La Beauté du diable

Belle surprise que ce Madame Bovary à la japonaise, fruit de l'imagination d'une romancière indienne ayant vécu plusieurs années à Tokyo. C'est là que Radhika Jha a rencontré, sous le sceau de l'anonymat, des femmes mariées criblées de dettes après de folles dépenses aux soldes privés des grands magasins. Son personnage de Kayo était né : sœur de l'héroïne de Flaubert, jeune fille malheureuse en ménage, dépourvue d'instinct maternel, ­dro­guée aux cartes de crédit qu'elle commande dans différentes banques pour assouvir ses besoins de luxe.

Radhika Jha décrit à merveille l'absence de confiance en soi qui peut mener à l'addiction robotique et destructrice. Il y a, dans son écriture, une simplicité envoûtante, qui met à nu les comportements humains les plus déviants, et les plus déchirants. Postadolescente boulotte et suicidaire, incapable d'exister par elle-même, Kayo s'est construite dans la copie, l'imitation. Le livre raconte son accès à l'authenticité, au prix d'une descente aux enfers que connaissent beaucoup de Japonaises qui s'injectent les grandes marques en perfusion. Radhika Jha vit aujourd'hui en Chine. On attend avec impatience et curiosité qu'elle écrive un « roman chinois », tant l'acuité de son regard sur la frénésie consommatrice est grande.

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