Je commence à comprendre

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Je commence à comprendre

Comment la vie et les films se rencontrent-ils ? Comment les émotions, les images et les idées naissent-elles les unes des autres ? C’est ce laboratoire fascinant que nous ouvre Je commence à comprendre, recueil de notes, mi-pensées mi-aphorismes, de Michelangelo Antonioni (1912-2007). De son enfance solitaire à ses coups de sang, un cri hurlé dans un champ — « Je croyais être seul, mais un vieux s’est approché et m’a offert un bonbon » —, le cinéaste italien confie ses doutes et ses aversions : mensonges, rapports de force. Ses obsessions et ses désirs : l’amour comme envie de vivre dans l’imagination de quelqu’un, l’éclipse du soleil comme moment où les sentiments aussi s’arrêtent. Des films se dessinent, en couleurs : Le ­Désert rouge, « frénétiquement pictural, ou picturalement frénétique » ; des mouvements de caméra se précisent : « Le vert supporte moins que le rouge la ­vitesse d’un panoramique. » Le tournage de L’Avventura en 1959 sur une petite île des Eoliennes est décrit comme un champ de bataille : faim, froid, grève des techniciens, contact difficile avec les producteurs, à l’image de cette radio, vestige de la guerre : « Le récepteur provient d’un blindé de l’armée russe et l’émetteur d’un avion de transport ­américain »… — J.Ce.

 

Comincio a capire, traduit de l’italien par Jean-Pierre Ferrini Ed. Arléa, 64 p., 14 €.

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