Jan, de Claudine Desmarteau

Ajouter un commentaire

Jan, de Claudine Desmarteau

Elle s'appelle Jan, diminutif d'un prénom impossible qu'elle doit à son père « fan dans sa jeunesse d'une chanteuse morte qui s'appelait Janis Joplin ». Elle s'appelle Jan, et pas question de l'appeler autrement : « Je ne suis pas le genre de personne qu'il faut chercher avec des noises », affirme-t-elle, bravache, dès la première phrase du livre qui vous plonge illico dans la tête de pioche de cette gamine de 11 ans, petite soeur d'Antoine Doinel.

Et c'est parti sur le fil fragile d'une histoire aux mille rebondissements, un roman funambule entre tendresse et violence sociale, infiniment sensible, dur comme le diamant et lumineux comme lui. Le récit court, fuit comme ses héros, Jan et son petit frère, le père, pilier du bar des amis, la mère à bout de souffle, le placement en foyer, la famille d'accueil, la séparation des enfants et leur évasion. L'intrigue s'écoute, au plus près de sa voix, urgente, chaotique, bouleversante. Claudine Desmarteau bouscule la langue et la syntaxe, des expressions jaillissent comme autant d'étoiles sur la toile noire du récit, les larmes vous viennent aux yeux entre deux éclats de rire.

Quelle vie dans ce roman ! Au bout du compte, Jan parvient jusqu'à la mer, comme dans Les 400 Coups qu'elle a vu en cours de français et dont elle se repasse en boucle les images. Truffaut s'en est bien sorti. Pourquoi pas elle ? — Michel Abescat

 

Ed. Thierry Magnier, 256 p., 14,50 €.

Commandez le livre Jan, de Claudine Desmarteau

Laisser une réponse