Une histoire refermée comme un piège sur un lieu suffocant : une grande maison perdue au milieu des noyers sous le soleil californien. Quelques personnages : un jeune homme solitaire, sous l’emprise d’une famille de femmes. David Vann s’inspire de la tragédie grecque pour composer ce nouveau huis clos, tout aussi brillant et effrayant que les précédents. Après Sukkwan Island, inspiré du suicide de son père, il puise à nouveau dans sa biographie — la violence de son grand-père à l’égard de sa grand-mère — pour secouer le mythe de la famille. Personne n’échappe à cette violence originelle, en particulier Galen, puceau de 22 ans, intelligent, lucide, réfugié loin de la réalité, dans ses croyances new age, totalement imprévisible et dangereux. David Vann laisse se déployer la folie de cette famille, l’observe comme un animal sur une table à dissection, n’élude ni n’édulcore jamais. Au-delà de l’anecdote, c’est la part d’ombre de la culture américaine qu’il interroge, une autre histoire de violence originelle et d’enfermement paranoïaque.
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