Immortel Romain Gary.

Ajouter un commentaire

Le musée des Lettres et Manuscrits consacre une grande exposition à l’écrivain… juste en face de la boutique où il acheta la robe de chambre dont il fit sa tenue mortuaire. A cette occasion, Jean-Paul Enthoven dans un article du Point, rend hommage à l’écrivain.

Morceaux choisis :

"Voilà trente ans, jour pour jour, que Romain Gary entra, au début de l’après-midi d’un 2 décembre, dans une boutique du boulevard Saint-Germain pour y acheter une robe de chambre rouge. Après quoi il s’en retourna vers son appartement de la rue du Bac, s’allongea sur son lit, prit le vieux browning qui datait de ses années de guerre et se tira une balle dans la tête. […]

Dans cette exposition, on trouvera des photos bouleversantes, avec Jean Seberg, Pierre Brasseur et Maurice Ronet sur le tournage de son film Les oiseaux vont mourir au Pérou. […]On y consultera aussi, émouvant, un poème de Jean Seberg dans lequel on peut lire : "Cet homme qui dort à côté de moi/Qui ignore mes désirs… " C’est le vrac d’une vie. Chaotique. Ratée. Quotidienne. Sublime.

[…] Impossible, devant cette proximité topographique, de ne pas penser que, ce jour lointain de décembre 1980, Romain aurait pu, tout simplement, changer de trottoir, se calmer, s’apaiser, s’aviser qu’il n’avait plus besoin de mourir pour être estimé et pris au sérieux. […] Il aurait pu, par exemple, entrer à l’Académie française ; ou continuer à faire le beau chez Lipp et sur les ramblas de Majorque ; ou vieillir aussi joliment que Jean d’Ormesson. […]

D’ailleurs, qu’aurait-il préféré lui-même si le diable lui en avait laissé le choix ?"

Source : Le Point

L'Orage-Romain Gary

Laisser une réponse