Il n’y a qu’une façon d’aimer

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Il n’y a qu’une façon d’aimer

On peut glaner dans ce journal intime des moments de rêve éperdu, comme son auteur en glana auprès du général Koenig, compagnon de la Libération, avec lequel elle eut une aventure à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les enfants de cette femme vive, idéaliste, aussi religieuse qu’amoureuse, ont eu raison d’exhumer ces écrits intimes qu’ils trouvèrent après la mort de leur mère, en 1994. Pour leur qualité littéraire, d’abord. Monique Barbey avait un remarquable sens du dialogue, intérieur ou réel, qui rend très savoureux le récit théâtral de ses amours adultérines. Son texte a aussi force de témoignage quant au poids des interdits dans les années 1940. Taraudée par la culpabilité, parfois aveuglée par une naïveté confondante, cette femme semble n’atteindre la lucidité que par l’écriture. Elle voit la fin de son idylle comme une épreuve de Dieu, pour laquelle elle « remercie à chaque minute le Seigneur, tout en protestant que cette souffrance est cruelle, lourde, infinie ». Quand elle dort avec son mari et se demande « pourquoi ai-je l’impression d’enfiler un manteau bien trop lourd pour mes épaules dans lequel je puis à peine bouger, qui m’encombre et m’alourdit et me déprime ? », la confusion devient troublante. Monique Barbey parle souvent de ses hommes sans qu’on sache s’il s’agit du mari ou de l’amant, et ce brouillard littéraire est à l’image de l’errance de cette femme-enfant à la sen­sibilité exacerbée. 

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