Ici et maintenant

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Ici et maintenant

Ici et maintenant fait partie de ces livres qui n’ont pas réellement d’intrigue, dont la lecture n’excède pas quelques heures, et qui, sans en avoir l’air, touchent profondément par leur justesse. Le romancier uruguayen Pablo Casacuberta s’y penche sur un des moments essentiels de l’existence : la sortie de l’adolescence, les questions qu’elle pose et les craintes qu’elle peut inspirer.

Máximo Seigner, « bientôt 18 ans », gringalet aux jambes arquées, est un garçon plutôt renfermé, répugnant à participer aux activités sportives de ses condisciples. Il préfère se plonger dans Connaissance et Ici et maintenant, des revues de vulgarisation scientifique qui contiennent des articles sur la fatigue des métaux ou l’origine américaine de l’Homo sapiens. Vivant avec sa mère et son petit frère, « le nain », son père s’étant éclipsé du domicile familial pour des raisons qu’il ne connaît pas, Máximo doit supporter la présence de son oncle Marcos, qui rit tout le temps de ses blagues pitoyables et est doté, selon Máximo, d’une imbécillité « qui dépassait de loin la bêtise socialement acceptable ». Pour occuper ses vacances, il répond à une annonce : l’hôtel Samarcanda, supposé de classe internationale, propose un poste « d’avenir pour jeunes gens entre 15 et 20 ans possédant le goût du service, de l’ambition et du temps disponible ». Et quand, lors de l’entretien d’embauche, la patronne, Camila Badembauer, la quarantaine florissante, lui demande d’où vient sa manière inhabituelle de parler, il ne pourra répondre que : « J’ai toujours parlé comme ça, en moi-même. »

Le temps de quelques heures, Máximo va comprendre qu’il entre dans l’âge adulte. Et qu’il devra, dans ce passage, délaisser quelques-uns de ses rêves d’adolescent. — Gilles Heuré

 

Aquí y ahora, traduit de l’espagnol (Uruguay) par François Gaudry, éd. Métailié, 172 p., 17 €.

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