Huit Quartiers de roture

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Huit Quartiers de roture

En 1949, le journaliste et romancier Henri Calet (1904-1956), auteur de La Belle Lurette, du Mérinos, du Bouquet — plus tard viendront Monsieur Paul et Le Tout sur le tout —, retourne dans les quartiers de son enfance, les 19e et 20e arrondissements de Paris. En promeneur solitaire, curieux de tous et de tout, il pénètre dans les cours, pousse les portes et discute avec les gens. ­Muni d’une solide documentation, il a étudié les plans, lu Louis Sébastien Mercier ou Jules Vallès et refait l’histoire des quartiers, mais prévient : « Assez d’histoire, de géographie, de musique… promenons-nous. » Les victimes animales des abattoirs de la Villette font écho aux morts de 1814, quand les troupes étrangères pénétrèrent dans Paris, ou à ceux de la Commune qui vécut ses derniers jours dans les quartiers ouvriers. Calet n’a pas d’appareil photo mais des souvenirs de gosse, et il observe les changements qui ont bouleversé la ceinture et la banlieue où grondent les « fastes industriels et mécaniques ». Une femme qui ramasse de l’herbe à lapins sur les fortifs, un marinier sur le canal de l’Ourcq : « J’aime ces faubourgs pauvres où il n’y a rien à voir, écrit-il. On croise le minimum de gens, on se sent presque seul, on s’enfonce dans une agréable mélancolie, au risque d’y perdre pied, insensiblement. » Journaliste à Combat, il fit après guerre de superbes reportages qu’il développa parfois dans des romans. Tout est à voir pour Henri Calet — dont tout est à lire… — Gilles Heuré

 

Edition établie par Jean-Pierre Baril, éd. Le Dilettante, 224 p., 20 € (contient un CD d’extraits de l’adaptation radiophonique du livre, réalisée en 1952).

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