Hors-bord

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Hors-bord

On ne connaît pas Renata Adler de ce côté-ci de l’Atlantique, et pour cause : journaliste américaine tout-terrain – née en 1938, elle a été, à partir de 1962, tour à tour critique de cinéma, grand reporter, commentatrice politique… –, celle qui fut pendant près de quarante ans une des plumes du New Yorker a écrit en tout et pour tout deux romans, qui jusqu’à ce jour n’avaient pas été traduits en français. C’était dans les années 1970-1980, et si les deux livres, Speedboat (1976) et Pitch Dark (1983), ont laissé une empreinte durable dans la mémoire des lecteurs américains contemporains de leur publication, ils n’en ont pas moins disparu des librairies, jusqu’à leur réédition, l’an dernier, à l’initiative de la toujours avisée New York Review of Books.

En faisant aujourd’hui paraître en traduction le premier des deux, sous le titre Hors-bord, les éditions de l’Olivier offrent aux amateurs de curiosités littéraires affûtés une grisante découverte : un curieux roman sans début ni fin, sans vraie trame narrative, sorte de kaléidoscope de saynètes, de croquis, de choses vues ou rêvées, qui constitue comme un échantillon préservé de l’atmosphère des seventies. Assemblés selon une logique poétique très personnelle, fondée sur l’ellipse, le contre-pied et un sens certain de l’absurde, les centaines de fragments qui composent Hors-bord dessinent le portrait mouvant, ironique et plus qu’attachant d’une génération de bonne volonté, aimable et désorientée, étourdie, voire égarée, dans un monde privé de centre et de sens.

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