Herculine Barbin dite Alexina B.

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Herculine Barbin dite Alexina B.

Elle pourrait être l’arrière-arrière-grand-mère de Guillaume Gallienne. Ses souvenirs, elle aurait pu les nommer Alexina et les filles, au couvent ou au pensionnat ! Elle, c’est lui. Ou plutôt ni l’un ni l’autre (1) …

Née en 1838, Herculine Barbin, dite Alexina, a changé de sexe à l’état civil en 1860, devenant Abel. Mais sa vie d’homme ne dura pas longtemps : Alexina-Abel se suicida à Paris, asphyxié(e) par un réchaud à charbon, en 1868, après avoir laissé un manuscrit déchirant qui raconte sa « double et bizarre existence », sa passion pour Sara, collègue institutrice, et la découverte que sous son vagin se cachait en fait un pénis : « Comment sortir de cet affreux dédale ? Où trouver la force de déclarer au monde que j’usurpais une place, un titre que m’interdisaient les lois divines et humaines ? »

Côté fiction, le personnage a inspiré une nouvelle, Un scandale au couvent – publiée en 1914 par le psychiatre allemand Oscar Panizza et reprise dans l’ouvrage – et, en 1985, un film de René Féret, Mystère Alexina. Etudié par la médecine légale, ce cas d’hermaphrodisme a surtout intéressé Michel Foucault, auteur d’Histoire de la sexualité, qui en a présenté en 1978 le dossier. Pour retracer, avant que les gender studies ne s’emparent de cette question des intersexes (d’où la postface d’Eric Fassin), la « chasse à l’identité » ayant touché cet être pas comme les autres : « Ni femme aimant les femmes ni homme caché parmi les femmes. »

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