Gus Van Sant – Icônes

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Gus Van Sant – Icônes

Films indépendants tournés dans sa ville fétiche, Portland (Oregon) – la trilogie Mala Noche, Drugstore Cowboy et My own private Idaho. Période hollywoodienne avec Prête à tout, Will Hunting, Psycho et A la rencontre de Forrester. OEuvres artistes et épurées autour de la jeunesse et de la mort, avec Gerry, Elephant, Last Days et Paranoid Park. Réalisateur venu des arts plastiques, Gus Van Sant s’est, en seize longs métrages, toujours réinventé, entre la marge et le centre. L’étendue de son territoire et la matière de son rêve cinématographique sont exposées à la Cinémathèque française jusqu’au 31 juillet 2016. Construit autour d’un long entretien entre le commissaire de l’exposition, Matthieu Orléan, et le cinéaste, le catalogue fait la part belle à la gestuelle de ses films, dialogue avec l’instantanéité de ses Polaroid ou approfondit son amour des nuages, cet « accélérateur de particules poétiques, […] objet de pure métamorphose, aussi bien sculpture vivante que poème éventré dans les airs ». Pour entrer dans la fabrique des films, évoquer ses élections, les cinéastes Chantal Akerman et Béla Tarr, le poète William S. Burroughs ou le photographe William Eggleston. « Ce fils assumé de la Beat generation a gardé le goût d’un anticonformisme esthétique, où se mêlent des revendications politiques, sexuelles et spirituelles », condense Matthieu Orléan.

Ce chantre de l’accélération et de la déstructuration du temps est féru de flash-back, de flash-forward, de récits emboîtés ou de temporalités croisées. Ce sont ces cercles, ces spirales qu’explore aussi de l’intérieur Nicolas Droin, maître de conférences à Paris VIII-Saint-Denis, dans son petit essai sur Paranoid Park, qui mime les boucles et les courbes des skateurs, et la structure éclatée du film, « où les événements sont racontés dans le désordre et où certaines séquences se répètent, bégaient ». Gus Van Sant, un artiste postmoderne. — J.Ce.

 

Gus Van Sant – Icônes, éd. Actes Sud/La Cinémathèque française, 208 p., 39 € Paranoid Park de Gus Van Sant, de Nicolas Droin, éd. Yellow Now, coll. Côté films, 112 p., 12,50 €.

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