Glenn Gould, une vie à contre-temps

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Glenn Gould, une vie à contre-temps

Des nuances de blanc et de gris. Un ours polaire. Un homme à l'étrange masque canin qui joue sur un clavier invisible pour le seul bénéfice de quatre manchots. D'emblée, Sandrine Revel nous entraîne dans la tête de Glenn Gould (1932-1982), l'un des plus grands pianistes du monde, hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Et donne le ton de l'ouvrage : ce ne sera pas une biographie au sens linéaire du terme, mais un portrait-puzzle qui cherche la vérité du musicien canadien à travers les différentes époques de sa (courte) vie, les témoignages de ceux qui l'ont côtoyé et ses propres déclarations. Le génie précoce de Gould, ses excentricités, son rapport fusionnel au piano et au micro, sa solitude désirée et subie, son rejet de la cérémonie du concert et sa passion pour l'enregistrement, tout est là, habillé d'un trait d'une douceur extrême, et d'un choix de couleurs où dominent les bruns et les gris. Ce qui émerveille, c'est la façon dont le dessin parvient à suggérer la musique en train de se faire, par la fascinante sarabande que dansent les mains sur le clavier, par le recueillement qui habite le visage du pianiste, le nez pratiquement au ras des touches. Comme Gould jouant Bach, on se surprend à chantonner en tournant les pages de ce superbe hommage. — Sophie Bourdais

 

Glenn Gould, une vie à contre-temps, de Sandrine Revel, éd. Dargaud, 128 p., 21 €.

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