Figures publiques. L’invention de la célébrité (1750-1850)

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Figures publiques. L’invention de la célébrité (1750-1850)

C’est la faute à Rousseau. Avant lui, la célébrité n’existait pas. La gloire récompensait certains héros, mais sans déclencher une fièvre mondiale et irrationnelle comme celle suscitée par le philosophe des Lumières. En se construisant un personnage de rêveur solitaire et sentimental, Jean-Jacques Rousseau a fait sauter toutes les digues, profitant à peine de son succès public avant d’en pâtir, métamorphosé en « bête de foire » (1) . Il n’est pas le seul coupable (et victime) de l’émergence de la notoriété.

L’historien Antoine Lilti en cite d’autres (Voltaire, Talma, Farinelli, Marie-Antoinette, etc.), dans un ouvrage passionnant qui démontre que la célébrité, loin d’être un travers du XXe siècle exarcerbé par le cinéma et les médias de masse, daterait en réa­lité du XVIIIe siècle, devenant un « trait caractéristique des sociétés modernes, la forme de grandeur qui leur correspond, une grandeur presque impossible, toujours menacée d’illégitimité ». Son livre bouscule autant qu’il instruit, raconte l’emballement autour des premières vedettes d’Europe – des figures politiques (Mirabeau, Napoléon) aux artistes romantiques (Goethe, Byron) – en méditant sur cette proto-­pipolisation invivable dont Chamfort disait qu’elle était « le châtiment du mérite et la punition du talent ».

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