Féminin, révolution sans fin

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Féminin, révolution sans fin

« Les hommes ont à chaque époque usé de tous les moyens pour réduire la femme à l’inexistence. » C’est une femme inaccessible ou évanescente, absente ou morte, que les poètes ont toujours célébrée… Ce refoulement, cette répression du féminin par le masculin est l’enjeu du nouvel essai de Gérard Pommier. Pour le psychiatre et psychanalyste, membre du comité de rédaction de la revue La Clinique lacanienne et auteur de Que veut dire « faire l’amour » ? et Du bon usage érotique de la colère, la femme est l’objet d’un désir originel. Et d’une irrépressible jalousie, qu’il s’agisse de « ce féminin abstrait, cette puissance surréelle qui éclaire le sourire des statues » ou de la force de la jouissance féminine, « souverain bien » que les hommes ne posséderont jamais… En effet, si ces derniers « jouissent de la jouissance féminine, cela signifie qu’ils perdent un moment leur virilité » ; ainsi, « bizarrement, ce qui fascine le plus les hommes les angoisse […]. C’est une énorme source de misogynie et de violence contre les femmes ». Selon les termes de l’auteur, le mal du désir s’est de cette façon mué en désir du mal…

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, de la place des femmes (telle Olympe de Gouges) dans la Révolution française Gérard Pommier déduit l’exis­tence d’une « étincelle » révolutionnaire féminine, qui serait vecteur du progrès. Mais, enfermé dans sa thèse, l’auteur reste extrêmement flottant dans ses analyses du féminisme. Sans parler des passages très évanescents sur le viol et la prostitution. Le psychanalyste a beau écrire que les « talons » de la femme « claquent dans la rue toujours plus fort », le sol du réel semble s’être dérobé sous ses pieds à lui. — Juliette Cerf

 

Ed. Pauvert, 304 p., 19 EUR.

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