Fannie et Freddie

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Fannie et Freddie

La trajectoire du récit est parfaite, tendue à l'extrême. Implacable et fulgurante. Le travail d'écriture est superbement affûté, le texte d'une singulière puissance. En moins de cent pages, Marcus Malte, l'auteur du fameux Garden of love, met en scène l'histoire d'une folle vengeance dans une ville des Etats-Unis écrasée par les carcasses de hauts-fourneaux aujourd'hui éteints. Des habitants comme des fantômes, des maisons à vendre par dizaines, leurs propriétaires ruinés par les mirages agités par des banquiers au cynisme tranquille. Au commencement est une femme au volant d'une voiture qui « s'enfonce dans les rues de New York comme un bathyscaphe dans les abysses ». Ses collègues l'appellent Minerve à cause de la raideur de sa tête, dont elle contrôle les mouvements au millimètre face à ses interlocuteurs qui ne doivent pas remarquer la fixité de son oeil droit fabriqué à Sanford, Caroline du Nord. Minerve, déesse de la Sagesse et de la Fureur guerrière. On pense, en lisant ce livre, au fameux roman de Donald Westlake, Le Couperet, l'histoire d'un cadre licencié qui tuait tous ses concurrents aux postes qu'il convoitait. La violence sociale est une bombe à retardement.

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