Ethan Frome

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Ethan Frome

Longtemps négligée par la traduction française, qui ne voyait en elle qu’un aimable épigone de son ami et maître Henry James, Edith Wharton (1862-1937) a tardé à prendre la place qui légitimement lui revient dans le paysage littéraire américain du début du XXe siècle, tel qu’on le dessine de ce côté-ci de l’Atlantique. A présent que son œuvre est largement accessible en français, on mesure mieux la singularité de ce roman, qui fut l’un de ses premiers ouvrages et demeura jusqu’au bout parmi ceux dont elle était le plus fière : Ethan Frome (1911), dans lequel ne se fait guère entendre l’habituelle et délicieuse musique whartonienne, faite de froissements de soie et de crissements de crinoline.

Quelque quatre décennies après la traduction qu’avait donnée Pierre Leyris du récit du destin avorté d’Ethan Frome, c’est au tour de Julie Wolkenstein d’en proposer la sienne. Sobre, lapidaire, implacable, à l’image du drame imaginé par Wharton. Qu’est-il arrivé à Ethan Frome, que le narrateur, aux premières pages du roman, décrit comme « le personnage le plus frappant de Starkfield, bien qu’il ne fût plus qu’un homme brisé » ? Une centaine de pages suffit à la romancière pour déployer sa tragédie, inscrite dans le paysage désolé d’un Massachusetts comme en proie à une glaciation éternelle. C’est âpre, funeste, poignant – on en ressort tout à la fois inconsolable et ébloui.

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