En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles

C’est une histoire d’amour fou, un premier roman qui veut « botter le cul à la raison », porté par la voix de Nina Simone. Devant leur fils en extase, Louise et Georges forment un couple fantasque. Ils dansent jour et nuit dans leur immense appartement tout en buvant des cocktails colorés. S’ils oublient d’ouvrir le courrier, c’est pour mieux ignorer le temps qui passe et la banalité des contraintes sociales. Dans ce tourbillon, une grue de Numidie, nommée Mademoiselle Superfétatoire, a trouvé sa place. Elle ondule son long cou noir et crie très fort en glissant sur le parquet. Chaque jour est une fête, et Louise, la mère, magicienne, change de prénom comme de robe de bal. Parfois, elle décide de quitter la ville pour un château en Espagne dont le balcon donne sur la mer. Les lendemains n’existent pas…

Dans cette fable pétillante comme une flûte de champagne, la mort est un mensonge et devient prétexte à poésie. On rit comme on pleure au rythme de la valse. Quand le fils admiratif prend la parole, on croirait une chanson de Boris Vian, à la fois allègre et humoristique. Mais lorsque le père écrit son journal, un autre ton, légèrement suranné et plus inquiet, vient se glisser comme une image fitzgéraldienne. Ce court roman file sur la piste de danse, robes en corolle et chaussures cirées. En quelques bulles, il est déjà terminé, donnant envie de réécouter encore une fois la voix chaude de Nina Simone dans Mr Bojangles, un conte parfumé à la nostalgie. — Christine Ferniot

 

Ed. Finitude, 160 p., 15,50 EUR.

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