Ecrire la peinture

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Ecrire la peinture

Belle idée que ces ambitieuses et luxueuses anthologies réunissant autour d’un même thème écrits pertinents et oeuvres singulières. En sortent simultanément aujourd’hui deux denses et copieuses. La plus spectaculaire concerne l’amour (1) . Si elle n’évite pas certains extraits trop classiques de la littérature occidentale, elle surprend par le tragique avec lequel on raconte d’ordinaire le sentiment amoureux de ce côté du monde… L’ouvrage le plus original décrit comment écrivains et poètes, après avoir longtemps cru à la supériorité de la littérature sur les arts — Léonard de Vinci fut des premiers à prôner l’inverse —, se sont fait un devoir poétique d’en témoigner. Ecrire la peinture commence ainsi par la description du bouclier d’Achille dans L’Iliade… Il faudra quand même attendre Diderot et ses enflammés comptes rendus, de 1759 à 1781, des Salons de peinture tenus au Louvre pour que le genre devienne création littéraire à part entière. Nombre de grands romanciers du xixe siècle se métamorphosèrent ainsi en visionnaires critiques d’art, aimant à dénicher l’avant-garde. De Proust à Beckett, certains de leurs héritiers du xxe pousseront même le goût de l’art jusqu’à faire de leurs personnages des plasticiens ou à nourrir leur écriture des plus inspirants d’entre eux, leurs frères, leurs doubles… Etonnante alchimie et rivalité entre mots et tableaux. Lesquels font le mieux image ? Ou pensée non verbale ? — Fabienne Pascaud

 

(1) Ecrire l’amour, de l’Antiquité à Marguerite Duras, anthologie réunie par Daniel Bergez, éd. Citadelles & Mazenod, 496 p., 219 €.

 

Ed. Citadelles & Mazenod, 496 p., 79 €.

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