La Terre se meurt. Elle n’est plus peuplée que de miséreux, trop nombreux. Un gigantesque vaisseau, le Drift, réservé à des privilégiés presque immortels, se prépare à tous les abandonner pour gagner les étoiles. Mais un sans-grade, Darker, un de ceux qui seront laissés derrière sans vergogne, va pouvoir monter à bord de cette nouvelle arche de Noé… Le point de départ, proche de celui du film Elyseum, sorti l’été dernier, est familier aux amateurs de SF. La suite – surtout la deuxième partie, pendant laquelle Darker réussit à s’embarquer sur le vaisseau – l’est moins. Thierry Di Rollo, déjà auteur d’une dizaine de romans, réussit à passionner en chargeant son odyssée de thèmes qui s’entrecroisent : inégalité de la vie sur terre, déliquescence programmée d’une élite surhumaine, noirceur d’un monde où sont condamnés ceux qui restent autant que ceux qui partent… Les quatre-vingts premières pages, mélange d’action et d’introspection, de violence et de tendresse, marquent d’entrée la réussite de ce space opera français. Auteur parmi les plus noirs de la SF hexagonale (voir le très cruel Meddik, chez Folio SF), Di Rollo éclaire ici sa très pessimiste vision de quelques lueurs d’amour : les plus belles pages du livre mettent en scène une idylle du futur et éclairent d’un contrepoint lumineux cette odyssée de la survie.
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