Dix Yuans un kilo de concombres

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Dix Yuans un kilo de concombres

Le titre annonce la couleur. Cash. Dix Yuans un kilo de concombres. C’est d’argent dont il est question, la référence principale, la valeur indépassable d’un monde de plus en plus soumis à sa loi. Celle du capitalisme financier, dominant et arrogant. L’histoire se passe à Shanghai, où l’auteure, d’origine chinoise par sa mère, a récemment vécu pendant un an.

Celia Levi met en scène un homme, Xiao Fei, et sa famille, recroquevillés dans leur maison située dans un quartier ancien et délabré, cerné par les pelleteuses, écrasé par le vacarme des chantiers alentours. De plus en plus près. Xiao Fei, qui appartient à la « génération des sacrifiés » de la Révolution culturelle, observe autour de lui les « immeubles s’émietter comme des gâteaux secs ». Au-dehors, le « progrès » est en marche, « l’argent, les voitures, les autoroutes » envahissent l’espace, avec la légèreté des bulldozers. Tandis que lui, totalement dépassé, ne rêve que de philosophie, d’amour et de calligraphie. « L’ordre du monde s’était inversé, les plus grossiers imposaient leur volonté, il n’y avait plus de place pour le raffinement et la culture. »

Redoutable portrait de la Chine contemporaine, violente, impitoyable aux faibles, formidablement inégalitaire, ce roman, aussi sensible qu’énergique, froid et brûlant tout à la fois, est plus généralement celui de notre monde globalisé, où l’homme a cessé d’être la référence. Avec, en filigrane, la fin d’une civilisation.

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