Des femmes qui dansent sous les bombes

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Des femmes qui dansent sous les bombes

Elle s’appelle Séraphine et marche en silence, froide et déterminée, dans les plaines du Congo, du Mali ou du Soudan, « quelque part en Afrique ». Elle est une guerrière et rêve de la justice qui vengera son corps, celui de sa mère et de toutes les autres femmes devenues objets sexuels. Dans un camp militaire, depuis huit mois, elle suit un entraînement intensif qui l’aide à soigner ses blessures d’hier. Mais la nuit, elle revoit les miliciens entrer dans son village, tuer les hommes, violer les femmes avant de leur trancher la gorge. Séraphine, mais aussi Blandine, Nérine, Capucine… Toutes appartiennent à la troupe des « lionnes impavides », décidées à ne plus subir la domination. Elles ont la bouche emplie de chants, mais un AK-47 dans la main. La peur n’existe plus pour elles…

Dans un décor sommaire, Céline Lapertot semble leur donner la parole, telle une journaliste, un micro à la main. Des femmes qui dansent sous les bombes n’a pourtant rien d’une succession de témoignages, c’est d’un choeur antique qu’il s’agit plutôt, une oeuvre tendue et violente — comme l’était le précédent livre de l’auteure, un roman également, Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre. On y retrouve la même froideur méticuleuse pour dire l’horreur des sévices et l’exclusion sous toutes ses formes, la même interrogation sur la culpabilité et la légitimité de la vengeance. Est-ce mal de tuer celui qui s’apprêtait peut-être à le faire ? Elle laisse Séraphine poser la question, et y répondre en ébranlant nos convictions. — Christine Ferniot

 

Ed. Viviane Hamy, 232 p., 18 €.

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