Coquelicot et autres mots que j’aime

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Coquelicot et autres mots que j’aime

Longtemps elle a dit ne pas vouloir écrire de livre. Cette magistrale auteur de chansons (avec des textes, pour adultes, parmi les plus beaux jamais chantés) ne se projetait pas dans un format long. Philippe Delerm, admirateur de longue date, et directeur de collection chez Points, a fini par la convaincre… en lui suggérant non pas un récit, mais un patchwork, libre et subjectif : en quatre-vingts mots, et autant de chapitres, Anne Sylvestre se raconte.

Les termes choisis – brunante, escogriffe, lavandière, commode, coquelicot… – sont autant de portes d’entrée vers des souvenirs, des sensations, des réflexions. Images souvent souriantes, même si des peines d’amour s’y glissent. « Ça ne se voit pas », glisse, taquine, cette grande pudique ; elle a raison. Ce qu’on y lit clairement, en revanche, c’est le souvenir toujours vif d’une mère, le manque des frères trop tôt disparus, le lien l’unissant à sa petite soeur – l’écrivain Marie Chaix, à qui elle dédie son livre. C’est encore l’attrait récurrent de l’océan (quand les mots mer, eau, vague, reviennent comme le ressac) ; l’écho d’une chanson (Carcasse, au chapitre « Angine »). Ou la magie d’alexandrins rythmant, sans s’afficher, le va-et-vient des transhumances… Un collier de mots drôles, piquants ou émouvants, qui dessinent sans ostentation, mais avec sincérité, le bel autoportrait d’une femme de paroles. — Valérie Lehoux

 

Coquelicot et autres mots que j’aime, d’Anne Sylvestre Ed. Points, coll. « Le goût des mots », 194 p., 10,90 €.

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