Comédie musicale

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Comédie musicale

Dans l’appartement de Raphaël et Max, les cousins Vallette, on avance à pas chassés, on slalome entre crises de rire et vagues de désespoir. C’est Louise, la danseuse colocataire, qui mène la chorégraphie. Elle se rêve en Rita Hayworth, se pâme devant la beauté des deux garçons, comprenant qu’ils vivent dans leur capharnaüm « comme sur une île minuscule perdue au milieu d’une mer démontée ». A l’étage du dessous, Cécile, professeur d’université, en a pris son parti, préférant être l’amie de ces trois agités qu’interpréter la voisine acariâtre. Raphaël est rêveur, Max angoissé, Louise gracieuse, Cécile alcoolique, et il faut ajouter, à cette bande de bras cassés, d’autres femmes, guère plus recommandables… Comédie musicale ressemble à un conte d’hiver sous la neige où Arnaud Desplechin et François Truffaut joueraient des coudes. Comme toujours avec Sophie Bassignac, la fantaisie romanesque cède discrètement le pas à la gravité. Mais elle n’apprécie pas les personnages plaintifs, les héros dépressifs et les histoires linéaires. Elle installe ses personnages dans la nature, les regarde se bousculer tels des « culbutos » incapables de danser ensemble. Le destin de cette grande famille branquignole, pleine de secrets et de non-dits, est savoureux. Quant à l’écriture élancée, elle est aussi gourmande qu’une partition d’Offenbach. A la fin, le rideau se lève, le public applaudit. Il en redemande. — Christine Ferniot

 

Ed. JC Lattès, 250 p., 18 €.

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