Come prima

Ajouter un commentaire

Come prima

Au récent festival d’Angoulême, le jury l’a distingué comme le meilleur album de l’année. Début janvier, l’auteur prévenait pourtant (sur Telerama.fr) : « Ce livre est certainement plein d’imperfections, bancal ou flottant ici et là. Mais il me ressemble. » Et si, paradoxalement, ceci expliquait cela… Dans Come prima, on devine les feux mal éteints d’une dissension familiale qui remonte loin. Alfred l’a suggéré, évoquant trois ans de travail et de doutes pour réacclimater ses interrogations personnelles dans une pure fiction. Soit les retrouvailles, à la fin des années 1950, de deux frères italiens que leurs caractères et l’histoire nationale (le fascisme) ont irrémédiablement séparés, qui ne se sont pas revus depuis des années et que la mort de leur père pourrait, ou non, réconcilier. Le champ clos de la confrontation entre l’irascible Fabio et le réservé Giovanni, c’est une Fiat 500 fatiguée lancée sur les routes de France puis d’Italie, où les incidents de parcours et les rencontres de hasard servent surtout à dessiner un paysage psychologique sous tension permanente, entre violence éruptive et incompréhension rétive.

Si tel épisode comique un peu appuyé est de trop ou tel autre inutilement bavard, une subtile fresque affective prend forme, et, dans les remous de ce tête-à-tête instable, le récit au long cours débusque des secrets enfouis, mais évite, comme dans la vraie vie, de combler tous les blancs du passé. Avec l’aplomb d’un trait vif, qui saisit les personnage à fleur de peau, fait vibrer une étonnante séquence graphique (le dialogue de Fabio, à demi inconscient, avec un chien) ou transforme les flash-back en autant de rébus, Alfred achemine cette histoire chaleureuse, d’une émotion retenue, vers une issue délestée de toute morale imposée. Le secret de ce road-movie romanesque ? Un auteur, un vrai, est caché dedans.

Commandez le livre Come prima

Laisser une réponse