Ciel d’acier

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Ciel d’acier

Au début, on s’interroge : mais pourquoi un roman ? Il y a là une histoire vraie et fascinante, celle des Indiens Mohawks, dont une légende (fausse) veut qu’ils ne connaissent pas le vertige, et qui ont été de tous les chantiers les plus dangereux d’Amérique : ponts, tours, structures gigantesques et parfois mortelles. Il y a aussi un auteur, Michel Moutot, journaliste à l’AFP, qui s’est illustré avec plusieurs reportages sur le 11 Septembre. Et le livre, justement, commence par une narration très journalistique du déblaiement des Twin Towers écroulées. Alors la forme documentaire n’aurait-elle pas mieux convenu à cet ample sujet ? Eh bien non. Petit à petit, de ce texte touffu et extrêmement documenté naît un vrai plaisir de lecture. Les personnages, aux destins étalés sur plus d’un siècle, prennent vie : Jack LaLiberté, mort en construisant les Tours jumelles ; son fils Cat, qui les verra s’écrouler ; Angus Rochelle, le pilote canadien du xixe siècle ; Manish, le riveteur de ponts. Ceux-là se détachent, sur fond de fresque épique — une fresque qui raconte autant l’histoire d’une tribu que celle de l’Amérique se construisant, puis s’effondrant. Entre information et fiction, rigueur et romanesque, Michel Moutot trouve l’équilibre et signe un livre par moments vertigineux. Ce qui est bien la moindre des choses… — Hubert Prolongeau

 

Ed. Arléa 528 p., 22 €.

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