Bye bye Elvis

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Bye bye Elvis

Le 16 août 1977, quand Elvis meurt d’un trop plein de banana split et de médicaments, il ne ressemble plus à rien. Double menton, cheveux teints et bouffissures ont eu raison du King et de ses déhanchements aphrodisiaques. Dix-sept ans plus tard, en France, Yvonne sonne à la porte de John White, vieil Américain boitillant accompagné de son golden retriever attentionné comme un chien d’aveugle. L’homme a besoin d’une gouvernante parlant anglais et sachant préparer son cocktail de médicaments.

Entre Graceland et Paris, entre le naufrage de l’un et la dérive de l’autre, Caroline de Mulder ne cherche pas à imposer un lien, mais à décomposer la vie énigmatique de deux hommes qui pourraient n’être qu’un seul. L’essentiel n’est pas dans cette question – ce lien possible qui nous dirait : « Elvis, pas mort ». La beauté de cette fiction est dans le culot de son auteur, sa façon de jouer avec les fantasmes les plus éculés et d’en tirer une histoire inédite et palpitante. Car Elvis s’impose à nous, avec ses peurs d’enfant capricieux, de vieux beau attiré par les gamines à l’eau de rose. Il renaît du côté sombre de la force, dans sa chambre capitonnée, énorme, ignoble et trivial, mais terriblement vrai. De l’autre côté du miroir se glisse John White, « un magasin de porcelaine dans un éléphant », exilé et touchant, de plus en plus perdu dans un monde étranger. Avec ces deux héros qui ne se tiennent plus, Caroline de Mulder réussit un roman sur l’abandon, une œuvre d’une grande mélancolie qui nous murmure Love me tender à l’infini.

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